CONCUBINAGE ET LEGS DE LA RESIDENCE PRINCIPALE
Que donne cette solution d’un point de vue fiscal en Suisse et en France ? (Barèmes revenus 2022)
Partons du principe que Monsieur décède en premier. Madame conserve sa part, c’est-à-dire la moitié du patrimoine. Monsieur avait prévu un testament prévoyant un legs de la totalité de sa part de la résidence principale, ce qui représente une valeur de 325 000 euros. (650 000 valeur de la résidence principale, Monsieur en détenait 50 %)
Or, seul l’équivalent de la quotité disponible peut être légué (L’équivalent de 125 000 euros) sans « empiéter » sur la part des enfants, ce qui constituerait une atteinte à leur réserve. De plus, Madame X aurait dû s’acquitter de divers frais mais surtout d’une taxation de 60 % au titre des droits de succession.
La solution aurait pu provenir de la souscription d’une assurance décès par Monsieur au profit de Madame, afin que cette dernière puisse régler les 60 %. Je vous laisse toutefois imaginer le montant de la cotisation mensuelle pour un assuré âgé de 59 ans, d’autant que les cotisations augmentent au fil des ans.
PACS ET LEGS DE LA RÉSIDENCE PRINCIPALE
Que donne cette solution d’un point de vue fiscal en Suisse et en France ? (Barèmes revenus 2022)
Partons du principe que Monsieur décède en premier. Madame conserve sa part, c’est-à-dire la moitié du patrimoine. Monsieur avait prévu un testament prévoyant un leg de la totalité de sa part de la résidence principale, ce qui représente une valeur de 325 000 euros. (650 000/2)
Le fait d’être pacsé permettrait une exonération de droits de succession entre partenaires et il s’agirait donc d’une bonne nouvelle pour Madame. Pour autant, seul l’équivalent de la quotité disponible pourrait lui être légué (L’équivalent de 125 000 euros) sans « empiéter » sur la part des enfants, ce qui constituerait une atteinte à leur réserve. Les enfants pourraient peut-être accepter l’application du legs, en cas de bonne entente. Il s’agirait alors pour eux de renoncer à leur action en réduction, renonciation qui peut être anticipé et rédigée par acte authentique avant décès. (Renonciation à l'action en réduction pour atteinte à la réserve RAAR)
Dans le cas contraire, Madame devrait trouver une solution afin d’indemniser les enfants à hauteur de 325 000 euros (Montant du legs) – Montant maximum pouvant être reçu via succession sans empiéter sur la réserve (125 000 euros) = 200 000 euros.
Notons que cette solution du PACS + legs impliquerait notamment une augmentation de 1 700 euros environ en termes de fiscalité sur les revenus par rapport à une situation de concubinage. (Selon les barèmes 2022). C’est souvent cette différence de fiscalité annuelle qui conduit les partenaires à rompre leur contrat et à revenir à une situation de concubinage, ce qui constitue une très mauvaise solution d’un point de vue civil selon moi.
MARIAGE SEUL SANS DISPOSITIONS COMPLÉMENTAIRES
Que donne cette solution d’un point de vue fiscal en Suisse et en France ? (Barèmes revenus 2022)
*Explications fiscalité Suisse Madame, dans le cas d’une demande de rectification :
En 2022, l’employeur prélève un impôt selon le barème C0 au taux correspondant au seul revenu du conjoint frontalier.
Revenu 100 000 CHF x 14,91 % = 14 910 CHF
En 2023, prise en compte des revenus réels et cumulés du couple (revenus bruts)
Revenu 100 000 CHF Madame + estimation de 64 000 CHF Monsieur (Prise en compte du salaire brut estimé avec hypothèse ratio de conversion 1 EUR = 1 CHF)
= 164 000 CHF -> 14,54 % (Taux 2022 – Barème CR0)
L’administration fiscale appliquerait ce taux sur les seuls revenus du frontalier = 100 000 CHF x 14,54 %
= 14 540 CHF
L’administration fiscale rembourserait donc 14 910 CHF – 14 540 CHF = 370 CHF
Dans le cas d’un mariage, le conjoint survivant bénéficie d’un droit d’usufruit sur la totalité du patrimoine du défunt en présence d’enfants communs. Les règles sont différentes, dans le cas de la présence d’un ou plusieurs enfant(s) né(s) d’une union précédente.
La protection de Madame vis-à-vis de la résidence principale se trouverait donc améliorée car elle pourrait notamment résider dans le logement jusqu’à son décès. Il ne s’agit pour autant pas d’une solution miracle car elle devrait obtenir l’accord des enfants nus-propriétaires, pour vendre le bien, par exemple. Notons également que la valeur de l’usufruit décroit avec le temps. A ce sujet et dans l’hypothèse d’une entrée en EHPAD ou d’un accident de la vie nécessitant un fort besoin de liquidités, il se pourrait qu’elle ne retire pas suffisamment de la vente pour financer ses vieux jours, surtout si elle devait vivre longtemps, ce qu’on lui souhaiterait évidemment.