Exerçant une activité professionnelle à risque, vous verriez certainement d’un bon œil le fait de mettre à l’abri des créanciers éventuels, le patrimoine constitué avec votre moitié.
L’adoption de l’enfant de votre partenaire de vie pourrait vous permettre de lui conférer les mêmes droits que votre enfant « naturel » et également de diminuer le montant des droits de succession potentiels.
Il existe des solutions pour chaque situation. Mieux vaut toutefois faire les bons choix dès le départ afin de ne pas avoir à supporter les coûts, parfois assez élevés, d’un aménagement ou d’une modification future.
Michel Audiard a dit un jour : “ Le jour est proche où nous n'aurons plus que l'impôt sur les os. ” Sans faire de catastrophisme, le poids de la fiscalité dans notre pays est effectivement très élevé. En effet, il n’est plus surprenant de voir la France truster les premières places des pays les plus fiscalisés. Qu’il s’agisse d’impôt forfaitaire (TVA), d’impôt progressif (impôt sur le revenu), nous sommes ponctionnés de toute part.
Même s’il me semble important de contribuer à l’effort collectif en payant des impôts, des solutions existent pour optimiser les choses. Rien ne sert, par exemple, d’investir dans l’immobilier si cet investissement conduit à restituer la moitié des loyers perçus à l’Etat…
Pour exemple et jusqu’à présent, la flat tax si souvent intéressante en ce qui concerne les revenus et plus-values du patrimoine ne trouve pas à s’appliquer en ce qui concerne les revenus et plus-values immobilières.
Dans ces conditions, vous pourriez être tenté d’engager des solutions un peu trop audacieuses ou de déduire des charges non-déductibles, mais l’Etat veille au grain. En effet, le mini abus de droit, prévu à l'article L 64 A du livre des procédures fiscales, a considérablement étendu le champ d’intervention et de requalification du fisc.
Même Einstein a concédé que la chose la plus difficile à comprendre au monde est l’impôt sur le revenu. Si l’on y ajoute les très nombreux dispositifs de défiscalisation, les lois de finances successives apportant leurs lots de changements, vous comprendrez que la plus grande attention s’impose s’agissant de vos projets patrimoniaux.
4. Le mode de détention des actifs
S’il y a bien également un sujet dont il faut s’enquérir en amont de tout projet d’investissement, c’est le mode de détention. Devriez-vous, par exemple, acquérir un actif en direct ou via une structure sociétaire ? S’agissant d’une structure sociétaire, quelle forme conviendrait le mieux ? L’enjeu est important compte tenu des coûts potentiels que pourraient générer ultérieurement un apport ou une cession de certains actifs.
Imaginez un propriétaire faisant construire sa maison sur plusieurs niveaux. Il sait pertinemment que dans quelques années, il aura des difficultés à se mouvoir compte tenu du fait qu’il a des genoux fragiles. Il pourrait investir immédiatement dans l’installation d’un ascenseur puisqu’il dispose du budget nécessaire, mais il décide finalement de ne rien faire. En effet, le moment où surviendront ses difficultés pour se déplacer lui semble très lointain et il n’arrive pas à se représenter les bénéfices que lui apporterait l’installation de cet outil. Arrive finalement le moment redouté et il n’a pas d’autre choix que de procéder à cette installation. Seulement, cet aménagement lui coûtera finalement le double du prix de départ, car il faudra procéder à des travaux lourds et coûteux pour modifier la structure de la maison.
Le recours à une structure sociétaire n’est pas toujours le meilleur choix à faire et implique un chiffrage précis. En effet, recourir à une société est plus coûteux qu’investir en direct du fait des coûts de création initiaux et des frais de comptabilité. Pour autant, les avantages à long terme peuvent être vraiment très significatifs tant du point de vue fiscal que du point de vue de la transmission du patrimoine.
Imaginons que vous ayez planifié au plus juste votre stratégie. Vous avez donc opté pour le meilleur mode d’union qui soit dans votre cas, vous avez trouvé le mode de détention idéal ainsi que des investissements financiers et immobiliers en accord avec vos souhaits. Votre fiscalité s’accorde harmonieusement avec cet ensemble et vous vous dites qu’il ne reste qu’à patienter quelques années pour pouvoir profiter de ce patrimoine ainsi constitué. Bien sûr, il est fort possible que les choses se passent à merveille pour vous. Toutefois, la probabilité que survienne un événement grave existe et le risque de voir cet équilibre s’écrouler est bien réel.
Vos enfants, pourraient-ils financer les études qu’ils souhaitent réaliser si vous n’étiez plus là ?
Votre moitié, pourrait-elle quant à elle, maintenir son train de vie ?
Vos héritiers, devraient-ils céder certains actifs pour assurer leur avenir financier ? Dans quelles conditions interviendraient ces cessions ?
Les prêts immobiliers en cours seraient-ils remboursés partiellement ou en totalité ?
Dans le cas où vous seriez dans l’impossibilité de travailler, continueriez-vous à percevoir un revenu suffisant, particulièrement si vous êtes professionnel ?
Que se passerait-il si vous-même ou un membre de votre foyer se trouvait en situation d’invalidité ?
L’assurance prévoyance permet de protéger son patrimoine et sa famille. Le fait que le capital soit versé hors succession est un atout particulièrement intéressant. Les contrats sont, en règle générale, assez souples et il est possible d’y adjoindre des options telles que la couverture des maladies « redoutées », des rentes au profit des enfants, etc. Les cotisations sont souvent modiques compte tenu des montants garantis et la grande liberté dans la rédaction de la clause bénéficiaire laisse une marge de manœuvre considérable pour du « sur-mesure ». La prévoyance est absolument INCONTOURNABLE.
Je pense que l’essentiel est d’arriver à destination et qu’il faut parfois savoir patienter ou faire preuve de souplesse pour y parvenir. En effet, il ne faut pas acquérir un actif pour acquérir un actif alors que celui-ci ne serait pas tout à fait adéquat. Tout vient à point à qui sait attendre. De la même manière, il n’est pas nécessaire de réaliser le même investissement que votre voisin ou de succomber aux effets de mode. Tout le monde n’a pas besoin de posséder une SCI pour optimiser sa situation. Pour autant, il faudra parfois réaliser quelques ajustements selon les actifs détenus ou encore selon l’évolution de votre situation personnelle et professionnelle. Je vous invite à bien conserver à l’esprit les fondamentaux sur lesquels repose votre stratégie afin de garder le cap, car la route est longue.
En conclusion, je n’inventerai rien en disant qu’il n’existe pas de solution unique. À ce sujet, je vous invite vivement à vous rapprocher d’un professionnel du patrimoine qui saura sécuriser votre opération, ou plus globalement, votre patrimoine. Il vaut mieux investir raisonnablement en amont dans le conseil que de devoir payer davantage plus tard.