SAVOIR ANALYSER RAPIDEMENT UN FONDS BOURSIER À L’AIDE DE 5 PRINCIPAUX CRITÈRES
L’échelle de risque
L’échelle de risque appelée également SRRI (Synthétic Risk and Reward Indicator), que l'on peut traduire en français par indicateur synthétique de risque et de rendement permet de déterminer le niveau de risque d’un placement.
Cette échelle de risque/rendement comporte une notation allant de 1 à 7. Le nombre 1 implique un risque très modéré de perte en capital alors que le nombre 7 implique un risque très fort de perte en capital. Évidemment, le niveau de rendement espéré est directement lié au niveau de risque pris. Plus vous prenez un risque élevé, meilleurs peuvent être les rendements potentiels. Notons toutefois que le niveau de risque 1 ne signifie pas sans aucun risque. Un niveau de risque modéré se situerait entre 1 et 3, un niveau de risque moyen se situerait à 4 et un niveau de risque important oscillerait entre 5 et 7.
Les performances passées ne présagent pas des performances à venir, mais …
L’adage « les performances passées ne présagent en rien des performances futures » est assez bien connu des épargnants. Je suis d’accord avec cette maxime. Toutefois, ne pas s’informer sur les performances passées serait une erreur. En effet, cette rétrospective permet de constater comment le fonds s’est comporté par rapport à son indice de référence. Si le fonds s’est mieux comporté que son indice de référence, cela signifie que le gérant a « battu » le marché et dans le cas contraire, il a « sous performé ». Cela peut donner une idée de la qualité du travail du gérant.
Qu’est-ce qu’un indice de référence ?
Imaginons que l’on vous conseille d’investir dans un fonds français intitulé « France Actions Grandes Capitalisations Offensif » majoritairement investi sur des très grandes sociétés. L’indice de référence serait alors le CAC 40 qui est l’indice phare de la bourse française. J’ai créé cet exemple de toutes pièces à des fins d’explications.
Performances historiques glissantes constatées au 27 décembre 2020 du fonds France Actions Grandes Capitalisations Offensif
Ce type de tableau est systématiquement mis en avant et permet de consulter les performances passées du fonds par rapport à son indice. Ici et jusqu'à présent, le gérant offre une performance presque toujours supérieure à l’indice ce qui est un bon indicateur de la qualité de la gestion. Notons qu’il s’agit de performances glissantes. La performance à un an est donc mesurée du 27/12/2019 à la date d’écriture de cet article soit le 27/12/2020.
La performance début d’année appelée également « Year to date » est quant à elle calculée du 1er janvier de l’année en cours à la date du jour. (Dans notre exemple du 1er janvier 2020 au 27 décembre 2020)
La volatilité
La volatilité est un indicateur très important. Elle mesure les oscillations du fonds sur une période donnée. Cette donnée est affichée lorsque vous consultez la fiche de synthèse d’un fonds. Plus le chiffre se rapproche de 0, moins la volatilité est élevée. On peut comparer la volatilité à des montagnes russes dans un parc d’attraction. Disons qu’un manège offrant une volatilité de 0 à 5 ne serait pas très impressionnant. Au contraire, un manège proposant une volatilité proche de 20 nécessiterait d’avoir le cœur « bien accroché ».
À titre d’information, la volatilité de notre indice CAC 40 est généralement comprise entre 15 et 20. Cela peut représenter un risque important, en témoigne la performance négative de cet indice de début janvier à mi-mars 2020 : -35 % environ. Cette forte baisse aurait pu faire paniquer plus d’un épargnant et les encourager à vendre. Mais comme le dit si bien Warren Buffet :
"À la Bourse, il y a deux règles fondamentales à respecter. La première est de ne pas perdre, la seconde est de ne jamais oublier la première."
Les frais courants du fonds
Les frais courants sont les frais annuels, qui tiennent non seulement compte des frais de gestion, mais également des frais du fonds pour l’administration, la conservation, etc. Ces frais sont déduits de la valeur liquidative du fonds, ils sont donc « indolores » pour l’épargnant.
Il faut parfois y ajouter une commission de performance qui rémunère le gérant lorsque les résultats sont au rendez-vous. Je trouve d’ailleurs ce principe assez intéressant, car il encourage le gérant à offrir la meilleure rémunération possible étant donné qu’il est directement intéressé sur ses résultats.
Si un fonds affiche une performance de 10 %, mais que la somme des frais annuels est de 5 %, il ne reste alors que 5 % pour l’épargnant. Le coût des frais a une importance considérable à long terme voilà pourquoi il faut être très attentif sur ce point.
La notation « étoile » du fonds par Morningstar ou Quantalys
Ce sujet fait largement débat au sein du monde de la finance. Certains estiment que les critères de notation pris en compte ne sont pas complets et donc que la notation d’un fonds n’est pas totalement cohérente. J’imagine qu’un système de notation parfait est impossible à créer dans la mesure ou l’évolution d’un fonds ne dépend pas uniquement de la qualité de sa composition ou de sa gestion. Toutefois, cette notation permet de faire un tri pertinent et donne malgré tout une idée intéressante de la pertinence d’un fonds pour un investisseur à la recherche de repères.
Cette échelle de notation varie de 1 étoile à 5 étoiles. Je vous invite donc à privilégier les fonds 4 ou 5 étoiles qui paraissent plus intéressants.
Pour conclure, il existe évidemment d’autres indicateurs et d’autres ratios qui peuvent être pris en compte avant d’investir dans un fonds afin d’en obtenir une idée beaucoup plus précise. Il ne faut pas oublier toutefois que la seule qualité du fonds n’est pas gage de rentabilité. En effet, à la Bourse, il faut acheter et vendre au bon moment. Et, souvent, pour obtenir les meilleures performances, il faut acheter quand tout va mal « au son du canon » et vendre quand tout va bien. (« au son du violon »)
Quelques sites où consulter des informations sur les fonds :