Afin de mesurer la pertinence de cette option, il est nécessaire de connaître le fonctionnement du fonds euros, ainsi que sa composition. À ce titre, je vous renvoie vers un article que j’ai rédigé en novembre 2020, pour plus détails.
En synthèse, le fait est que le fonds euros est totalement sécurisé. C’est-à-dire que la compagnie d’assurance est tenue de vous garantir le capital à chaque instant, tout en vous versant des intérêts chaque année. C’est de ce fonds dont il est question, lorsque que votre banquier ou votre assureur vous dit qu’il a rapporté 1,5 % environ l’année dernière.
Pour parvenir à atteindre le double objectif sécurité/rendement, il suffit à l’assureur de souscrire majoritairement des obligations d’Etats (France, Allemagne, etc.) En effet, le risque de faillite de la France ou de l’Allemagne parait très peu probable et les détenteurs d’obligations de ces pays (les assureurs pour une proportion significative) continueront à toucher leurs rendements pendant toute la durée de vie des obligations et seront remboursés à terme. De cette manière, le capital est garanti et la compagnie d’assurance pourra vous verser une partie des coupons obligataires qu’elle aura reçus.
Pour mettre les choses en perspectives, il faut se dire que les fonds euros des compagnies d’assurance représentent des montants colossaux. Or, pour constituer ces fonds euros, les assureurs ont acheté des obligations d’Etats à différentes périodes et notamment de 2015 à 2020, lorsque les taux étaient très bas, voire négatifs. En effet, il fallait bien investir de manière sécuritaire les versements des clients ayant été effectués sur les fonds euros.
En conséquence, les fonds euros parmi les plus volumineux, ayant fortement collecté entre 2015 et 2020, se retrouvent avec un « stock d’obligations » peu voire pas rémunérées. Il faudra donc patienter un certain temps, avant que les nouvelles obligations mieux rémunérées viennent réellement impacter le rendement de ses « vieux » fonds euros. (Sauf à ce que les assureurs piochent dans leurs réserves, c’est d’ailleurs ce qui est en train de se passer aujourd’hui. Les réserves ne sont toutefois pas inépuisables et la réglementation encadre ce type de stratégie.)
A contrario, les fonds euros nouvellement constitués ou en phase de l’être, offriront nécessairement un rendement plus compétitif dès leur lancement, compte tenu du contexte actuel des taux d’Etats. Effectivement, il n’y aura pas d’anciennes obligations peu rémunérées qui viendront diluer le rendement des nouvelles obligations. L’épargnant bénéficiera alors immédiatement de taux très compétitifs.
Fonds euros offrant des bonus de rendement sous conditions
Pour poursuivre le raisonnement précédent, il est donc logique pour les assureurs de chercher à collecter un maximum, afin de rééquilibrer au plus vite le portefeuille d’obligations qui composent le fonds euros. En effet, dans le cas d’une collecte insuffisante, comparativement à d’autres assureurs qui collecteraient davantage, les épargnants pourraient en venir à retirer leurs capitaux. Les capitaux ainsi retirés pourraient être placés auprès d’autres compagnies offrant de meilleurs rendements.
Voilà pourquoi (bien que ce ne soit pas la seule raison), une majorité de compagnies offre des bonus de rendements sur le fonds euros. En général, il convient de réaliser des versements avec un minimum de 50 % de produits financiers pour pouvoir bénéficier d’un bonus intéressant.
À titre d’illustration, imaginons que le taux de rendement prévu pour le fonds euros d’une compagnie se situe à 2,1 %, sans bonus, au titre de 2023 et 2024. L’assureur offrira un bonus de 1 % au titre de 2023 et 2024 pour tout versement à la condition qu’il y ai au minimum 50 % de produits financiers.
L’épargnant verra donc le rendement de son fonds euros s’élever à 3,10 %, ce qui n’est pas négligeable. (parfois plus)
Il est à noter que, selon les compagnies, ce bonus de rendement trouve à s’appliquer seulement sur le versement ou alors sur la totalité du contrat. Cette question n’est pas à négliger, surtout lorsqu’il y a déjà une épargne significative placée.
Le sujet du fonds euros étant traité, dirigeons-nous désormais vers une solution hybride immobilière/financière.
ACQUISITION IMMOBILIÈRE MEUBLÉE EN RÉSIDENCE SERVICE EN "SECONDE MAIN"
Sur le papier, ce type d’investissement parait très alléchant. En effet, l’idée est de faire l’acquisition d’un bien immobilier et de signer concomitamment un bail commercial avec un exploitant. Cet exploitant qui est nommé le preneur, vous versera un loyer « théoriquement garanti » chaque mois ou chaque trimestre. Le montant du loyer, ainsi que ses modalités de révision sont mentionnés dans le bail commercial. Ce cas de figure trouve à s’appliquer notamment au sein des résidences séniors, résidences étudiantes ou encore résidences de tourisme.
Le fait d’acquérir un bien en seconde main signifie ne pas acheter neuf, mais acheter le bien à un précédent investisseur et reprendre le bail en cours.
Ce cas de figure nécessite un bon niveau d’expertise, tant les pièges sont nombreux. Ce n’est d’ailleurs pas sans raisons que les articles à décharge fleurissent sur la toile. Toutefois, comme dans tous les domaines, il y a du bon et du moins bon. J’irais même jusqu’à dire qu’il y a majoritairement du moins bon, mais qu’il est tout de même possible de trouver des petites « pépites ».
Pour aller plus loin et de mon point de vue, la valorisation d’un tel investissement ne se résume pas uniquement à la prise en compte du seul facteur immobilier. En effet, s’agissant également d’un produit de rendement, le taux de référence de l’épargne sans risque est très important, de même que la qualité de signature, c’est-à-dire la capacité du gestionnaire à exploiter le bien efficacement, afin de vous verser un loyer pérenne.
Imaginez un investisseur qui serait contraint de vendre un bien immobilier en résidence service avec bail associé. Le bien a été acheté pour une somme de 150 000 € il y a plusieurs années et le rendement s’élève à 3,5 %, ce qui représente un revenu perçu 5 250 € par an.
Ce taux de rendement était donc très compétitif, lorsque le taux d’épargne sans risque était de 1 %, mais la vérité d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui.
Compte tenu du taux actuel de référence de l’épargne sans risque et selon la qualité du gestionnaire, ainsi que la situation géographique du bien, l’investisseur est en droit d’exiger une prime de risque. Imaginons que le gestionnaire soit solide, qu’il s’agisse d’une très belle situation géographique et que la clientèle visée soit présente, garantissant ainsi un excellent taux d’occupation.
Dans ces conditions, un rendement de 4,5 % serait à un bon niveau. (taux d’épargne sans risque 3 % + prime de risque 1,5 % = 4,5 %)
En conséquence et afin de parvenir à un rendement de 4,5 % par an, à travers la perception d’un loyer de 5 250 €, le prix d’achat devrait baisser à 117 000 € environ.
Dans l’hypothèse d’une baisse des taux, l’hypothèse inverse pourrait également trouver à s’appliquer, ce qui me conduit à penser que le contexte actuel est très favorable pour l’acquisition en seconde main d’un bien meublé en résidence services.
PRODUIT STRUCTURÉ À GARANTIE 100 % EN CAPITAL
Revenons désormais à la partie financière et évoquons le sujet probablement le plus technique parmi les solutions recommandables, à savoir le produit structuré à capital 100 % garanti.
Il faut savoir qu’un produit structuré est un produit financier complexe comportant :
- Une durée d’investissement maximum
- Un indice de référence
- Un rendement potentiellement servi selon des modalités de calculs définies à l’avance
- Une protection totale ou partielle du capital à terme, selon l’évolution de l’indice de référence
La hausse des taux permet désormais aux structureurs (les fabricants de ces mêmes produits structurés), de proposer une garantie totale de capital au terme de la durée maximum, ce qui est un point fondamental pour un client prudent.
Bien que cela paraisse assez simple, aux premiers abords, le fonctionnement d’un produit structuré est souvent compliqué à comprendre, même pour investisseur expérimenté. Dans ces conditions et selon les offres, je me demande comment un investisseur « novice » pourrait ne pas en perdre son latin…
En effet, il est absolument fondamental de retenir des solutions simples et de comprendre parfaitement le fonctionnement de l’investissement avant de signer le contrat.
Voici un exemple concret relatif à un produit structuré émis par Adéquity (Société Générale) assez simple et compétitif.
Ce qu’il faut comprendre :
- Durée maximum de 8 ans. À l’issue des 8 ans, remboursement total du capital investi
- 8 % de rendement au titre des deux premières années
- 4 à 5 % de rendement de l’année 3 à l’année 8
- L’émetteur pouvant mettre fin à l’investissement à tout moment de l’année 2 à l’année 8 avec un remboursement du capital + intérêts prévus.
Voilà un produit accessible, simple, efficace et parfaitement adapté à un investisseur prudent. Il faut toutefois noter qu’en cas de faillite de la Société Générale à échéance, le capital serait perdu. Cette vérité trouverait également à s’appliquer dans le cas de simples livrets d’épargne logés dans une banque faisant faillite. (Le fonds de garantie de dépôt et de résolution censé indemniser les épargnant n'étant pas suffisamment alloti.)